Formation du 17 juin 2025
Sécurité énergétique et décarbonisation de l’industrie
Conférence de Roger Nordmann, ancien Conseiller national PS et expert en énergie et en climat.
Qu’est-ce que l’énergie ?
L’énergie est du travail stocké, le travail correspond à la puissance produite par unité de temps. Elle est généralement mesurée en kilowattheures (kWh). Une autre mesure de l’énergie est le joule : 1 Wh (watt-heure) = 3600 Ws (watts-secondes) = 3600 J (joules)

Consommation d’énergie de l’industrie
Le graphique ci-dessous montre la consommation d’énergie de l’industrie de 2000 à 2023, mesurée en TWh (térawatt-heures). La quantité totale varie entre 19 et 21% de la consommation d’énergie globale de la Suisse.

Les bandes colorées indiquent la consommation d’électricité, qui a reculé de 14% depuis 2000. Les bandes grises et noires représentent les « autres énergies », qui proviennent essentiellement de sources fossiles. Cette consommation a reculé de 23 % depuis 2000.
En résumé, l’industrie consomme environ 29 TWh par an pour la chaleur et 12 TWh pour les moteurs et l’éclairage (donc l’électricité). Elle est responsable d’environ 10% des gaz à effet de serre et d’environ 30% de la consommation d’électricité en Suisse.
La disponibilité de l’électricité nous permet de remplacer les énergies fossiles, ce qui est souvent lié à un gain d’efficacité. La Suisse, contrairement à d’autres pays, n’utilise pratiquement pas de combustibles fossiles pour produire de l’électricité.
L’industrie a besoin de beaucoup d’énergie pour la chaleur industrielle. Les processus de combustion peuvent être remplacés par des pompes à chaleur jusqu’à environ 150°C. Dans certains processus, la chaleur nécessaire peut être obtenue à l’aide de fours à arc électrique. Cependant, les processus à haute température ne peuvent pas totalement se passer de combustion.
Des solutions sont nécessaires pour décarboner l’industrie. La présentation aborde la possibilité de produire du méthane synthétique (quasiment un gaz naturel fabriqué à partir d’eau et de CO2), qui est produits avec l’excédent d’électricité en été. Cela permet en même temps de stocker l’électricité estivale pour l’hiver. La combustion du méthane a une empreinte carbone neutre.

Possibilités d’optimisation concrètes dans l’industrie
Il existe différentes approches pour optimiser la production. L’optimisation mécanique et électrique comprend par exemple le débranchement des appareils qui ne sont pas utilisés, l’utilisation de véhicules électriques ou de lampes LED. L’optimisation thermique comprend, par exemple, l’isolation, la réutilisation de la chaleur ou du froid, ou une meilleure organisation des processus.
L’optimisation conduit souvent également à de meilleures conditions de travail. Ainsi, une halle surchauffée devient plus fraîche lorsque la chaleur résiduelle est réutilisée. Les moteurs électriques sont moins bruyants et émettent moins de gaz d’échappement, ce qui permet de réduire le bruit et d’améliorer la qualité de l’air dans la halle de production.
Exemple pratique
Après la reconstruction de sa halle de production, l’entreprise Griesser à Nenzing (Autriche) utilise l’électricité de sa propre installation solaire. De plus, la chaleur résiduelle de l’installation de revêtement est réinjectée dans la pompe à chaleur et reste dans le système. (Source : l’entreprise Griesser)

Reconstruction de l’installation de revêtement par poudre de l’entreprise Griesser
Pour plus d’informations sur ce sujet, consultez le livre de Roger Nordmann (lien www.rogernordmann.ch/livre-avec-rabais). Le message du livre: Entre déni et désespoir, il existe un chemin rationnel.